Lofofora en concert acoustique à Rillieux-la-Pape avec 111

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Lofofora était en concert à la MJC Ô Totem de Rillieux-la-Pape, le 19 avril dernier, dans une formule surprenante. C’est en acoustique et dans le plus simple appareil que s’est présenté le groupe plus adepte de métal habituellement. Retour sur cette soirée riche en émotions, un petit bonheur à partager !

Lofofora en acoustique, déroutant et provocateur de belles énergies

L’aventure Lofofora a débuté il y a près de trente ans, fin 1989, après un concert d’Iggy Pop. Mêlant le métal, le punk et le rap, le groupe est un des pionniers du rock fusion à la française. Depuis, bien du chemin a été parcouru sous le signe du hardcore, la notoriété ne changeant rien au fond et à la forme. Lofo est resté dur comme fer à l’épreuve des concerts. Plus qu’un monstre ordinaire, le quatuor appelle au respect digne d’une légende. Pourtant, il faut savoir parfois sortir de sa zone de confort, prendre des risques, se remettre en question. Lofofora sort donc des sentiers battus pour nous livrer un superbe album acoustique. Les compositions du groupe prennent une autre dimension, l’ambiance révèle toute la sensibilité de Reuno et la finesse de son écriture. Évidemment, c’est quelque peu déroutant au départ, certains fans se demandant pourquoi un tel aparté. Dans le public une ou deux voix isolées semblent réclamer qu’on rebranche les amplis au plus vite. Reuno en vient presque à s’excuser : « Bonsoir, nous sommes bien Lofofora ! Je sais, moi-même, je ne me suis pas tout de suite reconnu ». Un artiste ne devrait jamais avoir à s’excuser de son talent, des risques qu’il ose prendre pour nous surprendre. Les choses qui nous dérangent ont bien plus de valeur que toutes les ritournelles et autres recettes miraculeusement commerciales. Pour nous caresser dans le sens du poil, il y aura toujours du monde, mais le désordre fait du bien.

La beauté de la bête

Il faut bien les deux ou trois premiers titres pour s’habituer, pour surpasser la peur du vide, je l’avoue. La surprise passée, on branche l’autopilote pour se laisser emporter avec plaisir dans ce nouveau monde. Nous autres, les gens, nous sommes bien tous les mêmes. On râle comme des bêtes dès qu’on ne nous sert plus la même merde en tube. Pourtant, cet intermède dans la carrière de Lofofora nous rappelle à la belle vie, à la splendeur des anges. Une extraordinaire énergie se dégage de ces instants qui nous mettent terriblement en appétit. La carapace enfin brisée, on se laisse aller à la dérive, sous l’emprise des troubadours, comme des évadés d’une histoire ancienne. Les sentiments se contredisent, les émotions s’entrechoquent comme une douce torture. Évidemment, il y a la frustration de l’enfant du chaos réclamant sa dose de bruit, comme à la guerre. Cependant, c’est bien l’admiration et le respect pour la beauté de la bête qui marqueront nos mémoires de singes. Alors, le temps s’accélère, le concert passe trop vite. Pour rien au monde, on ne voudrait que cet instant s’arrête, il a effet d’un élixir. On redécouvre les paroles de Reuno, les subtilités des parties instrumentales et, ici ou ailleurs, nous ferions bien nuit blanche. En sortant de la salle, l’innocence de l’utopiste retrouvée, on a envie de baiser sa vie en chantant « Vive le feu ! » Avant de repartir incarner l’employé du mois, on se rappelle une dernière fois ce théorème : pour être quelqu’un de bien, il faut savoir sortir du cadre. Lofofora l’aura parfaitement démontré ce soir-là, à la MJC Ô Totem.

111, un power trio d’excellence en première partie

Il n’est pas aisé d’officier en première partie d’une soirée, d’autant avant un groupe mythique comme Lofofora. Cependant, le trio lyonnais, 111, l’a assumé avec brio. L’émotion, le tract étaient palpables sur le visage et dans la voix d’Emma, chanteuse et bassiste du groupe. Son imposante contrebasse ne l’aidant pas vraiment à se cacher, c’est à bras le corps qu’elle a défendu son projet. Il lui fallait assurer, tenir la pression de jouer sur la même scène que ces musiciens qu’elle admire depuis longtemps. En réalité, elle peut compter sur son talent et celui de Rémi à la guitare et Denis à la batterie. Les trois compères ont fait preuve d’excellence et n’ont eu aucun mal à conquérir le public. Leur rock engagé a véritablement séduit, bien au-delà des espérances de nombreux groupes émergents. Il y a des sonorités pouvant rappeler des artistes comme PJ Harvey, Shannon Wright, L7 ou même une Fiona Apple bien énervée. Surtout, 111 a réussi à imposer sa propre personnalité et délivre une énergie rare, à l’état brut. Le public ne pouvait sans aucun doute faire autrement qu’adhérer, le projet est véritablement de qualité. Si vous habitez la région lyonnaise, je ne peux que vivement vous inviter à surveiller les prochains concerts du groupe. Dans tous les cas, plus que mes mots, leur musique résumera bien mieux la claque prise par les spectateurs de Rillieux-la-Pape. Je vous laisse découvrir leur son ici, soyez curieux, ça en vaut la peine ! Enfin, je ne peux que remercier l’association Mediatone et la MJC Ô Totem de nous avoir offert un si beau plateau !

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