No One is Innocent et Nadejda à Mâcon : l’ivresse de la Cave à Musique

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Sous l’invitation de la Cave à Musique, No One is Innocent et Nadejda sont venu briser le calme dominical mâconnais. Le 20 mai dernier, de « Frankenstein » à « La peau », nul repos, la sueur a coulé à flots. Retour, en images, sur cette intense et très belle soirée où nul ne ressortit innocent.

La Cave à Musique distille les émotions comme le bon vin

Habitant à Lyon, je pouvais attendre la prochaine venue de No One is Innocent vers de la métropole, au festival « Plane ’r’ Fest ». J’ai aussi la possibilité de voir régulièrement les amis de Nadjeda qui jouent à domicile. Cependant, voir ces deux groupes partager la même scène dans un lieu tel la Cave à Musique est une occasion immanquable. C’est même la promesse d’une belle ivresse sensorielle, la garantie d’une excellente soirée. La « Cavazik » est gérée par l’association Luciol, son équipe passionnée, ses bénévoles dévoués. L’accueil est toujours aux petits oignons, avec un franc sourire, une bonne dose de bienveillance et le vin du pays. Il faut dire que nous sommes dans une terre de terroir et bien recevoir est une tradition. Le lieu fut ainsi créé dans une ancienne cave vin voutée, avec des pierres massives toujours apparentes aujourd’hui. Le projet associatif, quant à lui, existe depuis 1992, proposant des locaux de répétition, de l’accompagnement, de l’action culturelle… La capacité moyenne de 400 places fait de la salle de concert un lieu chaleureux, convivial, humain. Les artistes et le public apprécient la proximité offerte par cette jauge où aucune barrière ne vient les séparer. Lors de la montée sur scène, l’ensemble des protagonistes a déjà le sourire aux lèvres, on se sent à la maison. Un détail qui fait toute la différence. Bref, ça vaut toujours la peine de faire quelques kilomètres pour passer un bon moment, surtout dans ces conditions !

Nadejda a assuré la première partie avec brio

Évidemment, vu que les membres de Nadejda sont des amis, vous pourriez me reprocher de ne pas être objectif. Pour un photographe, c’est tout de même un comble. Pourtant, mon travail est essentiellement de reporter, de retranscrire en images un évènement, des faits. Et les clichés ne mentent pas, pas de recadrage opportun, nulle mise en scène. Surtout, habitué à officier au cœur du concert, dans la fosse avec le public, j’aime m’inspirer de cette ambiance. Là, le groupe ne comptait pas beaucoup d’amis, bien plus d’inconnus, de curieux ou d’amateurs de vin blanc. Cependant, la sauce a pris très vite, la salle exprimant sans retenue son plaisir de découvrir Nadejda. Une belle surprise pour les Mâconnais, sans doute, aucun. Le groupe propose un rock en français avec une formation inhabituelle. En effet, si la base reste classique (basse, batterie, guitare/chant), Rémi épice le tout de son saxophone baryton. Nadejda définit sa musique comme un rock explosif, poétique et cuivré; voilà qui est parfaitement résumé. On retrouve dans les influences du groupe autant Noir Désir que Tom Waits, mais la comparaison s’arrête là. C’est acéré, à fleur de peau, teinté de blues et très efficace. À l’occasion de cette date très attendue par ces musiciens lyonnais, Nadejda a passé cinq jours en résidence dans le Mâconnais. Le groupe a travaillé d’arrache-pied dans le studio de son régisseur son pour la première scène du nouveau bassiste. La Cave à Musique, tombée sous le charme, leur a offert une journée de résidence en condition scène. Alors, s’il n’est jamais aisé d’ouvrir pour un groupe comme No One is Innocent, Nadejda a su relever le défi. La pression était palpable au début, un peu de trac, il faut essuyer les plâtres, parfois maladroitement. Pour autant, John, Rémi, Corentin et Stef ont su convaincre,  mieux encore, bousculer le public, l’étonner, le poussant même au Pogo. Nadejda a allumé un brasier qui allait devenir des plus ardent avec Kémar et sa bande.

No One is Innocent, tous coupables !

No One Is Innocent est assurément le groupe de rock français qui distille le plus d’énergie. Chaque concert est l’occasion de prendre une nouvelle claque auditive à pleine puissance. Les compositions sont toujours des plus efficaces, les textes tout aussi engagés. L’esprit et la volonté sont les mêmes qu’au premier jour. De quoi faire passer certains « antisociaux » pour des enfants de chœur embourgeoisés. Depuis bientôt 25 ans, Kemar et sa horde sont coupables, c’est certain, le public est largement complice. Incendiaires de salles obscures, provocateurs de Pogo, contrebandiers d’un rock sans concession, les No One sont restés des révolutionnaires. Instigateur d’une pensée aux multiples métissages, Kemar boxe, cogne, transpire, mène encore le combat, la verve toujours enragée. Les musiciens prennent le plus grand plaisir sur scène, ce qui ne les rend pas moins suspects. Ça saute dans tous les sens, on vient au contact, on plonge dans le public qui se laisse prendre en otage. Les spectateurs sont invités à monter sur le plateau, comme pour fomenter une insurrection, le désordre règne, la sueur coule à flots. Tous coupables de vivre des instants d’une incroyable intensité, la sensation de liberté aux lèvres, en guise de sourire. Tout passe trop vite , mais qu’à cela ne tienne, les No One retrouvent leurs fans après le concert, en terrasse. Reste que la soirée est loin d’être terminée et l’after promet d’être endiablé. Le groupe compte bien se rendre coupable de quelques doux méfaits encore. La décence m’interdit d’en dire plus, mon innocence en a pris un coup aussi… Ou pas ! Je plaisante, évidemment, les No One sont des anges et je n’ai jamais été de très haute moralité ! Une chose est certaine : No one is Innocent nous ont offert, une fois encore, une de nos plus belles soirées. La grande classe !

La photographie olympique

Côté photo, c’est toujours très sportif dans un concert des No One. Tout bouge, tout le temps, de façon désynchronisée. Les musiciens et Kemar montés sur ressorts, les lumières et autres stroboscopes, le public, c’est la guerre et j’adore ça ! Il faut mériter ses clichés, savoir se « battre », aimer les défis permanents. No One is Innocent est sans doute un des groupes dont les concerts me donnent le plus envie de photographier. Il se passe toujours quelque chose, c’est émotionnellement fort, spectaculaire, vif, aussi stimulant que frustrant. Il faut en découdre, pousser ses capacités et celles de son matériel, agir vite, très vite, avoir l’oeil à tout. Il y a les clichés capturés, comme des trophées, et les autres, ceux dont on regrette de ne pouvoir partager l’énergie. Les meilleures photographies sont souvent celles que nous n’avons pas réussi à prendre. Perturbés dans nos habitudes, surpris par l’intensité d’un mouvement, d’un instant, ces images resteront à jamais gravées dans nos mémoires. Avec ces clichés ratés, je pourrais publier quelques articles encore, mais il va d’abord falloir retourner sur le champ de bataille. Voilà une saine motivation, vivement le prochain concert !

Surveillez les prochaines dates de No One is Innocent, c’est à ne manquer sous aucun prétexte ! Pour les Lyonnais, No One sera à l’affiche du « Plane ’r’ Fest », les 6 et 7 juillet prochains. La commune de Colombier-Saugnieu vera aussi défiler sur scène Tagada Jones, Ludwig Von 88, Ultra Vomit, Les Tambours du Bronx… Le tout chapeauté par l’association Mediatone.

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